Le programme LakeKeepers de la ALMS comble les lacunes des données sur les eaux hivernales

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Jessie Reynolds

Par une journée de mars froide et venteuse en Alberta, deux silhouettes traversent péniblement le lac Chestermere gelé, avec un traîneau rempli d’équipement et un petit chien nommé Shelby. Bien que le temps soit ensoleillé, ils sont tous deux emmitouflées de la tête aux pieds par sous zéro de température.

Après avoir marché environ 1,5 km jusqu’au centre du lac, ils sortent leur tarière et percent à tour de rôle un trou dans la glace. Pour un simple observateur, il pourrait s’agir de deux pêcheurs sur glace qui passent une journée sur le lac. Mais, au lieu d’introduire une canne à pêche dans le trou, Mary et Rick y introduisent une sonde de température.

Mary Kruk (spécialiste des données de DataStream), accompagne Rick Robinson (résident de Chestermere et bénévole de LakeKeepers), pour en apprendre plus au sujet du programme LakeKeepers de la Alberta Lake Management Society (ALMS).

Rick Robinson, bénévole de LakeKeepers, utilise une tarière pour percer un trou dans le lac Chestermere.

Ce programme communautaire de surveillance des eaux fait appel à des pêcheurs à la ligne et à des intendants de l’eau pour évaluer la santé de leurs plans d’eau favoris. Les participants au programme reçoivent une formation et du matériel de surveillance de l’eau afin qu’ils puissent prélever de manière autonome des échantillons dans les lacs de l’Alberta. Le programme couvre 41 lacs différents, allant du bassin versant de la rivière Oldman, dans le sud, jusqu’au bassin versant de la rivière de la Paix, dans le nord de l’Alberta.

La particularité du programme LakeKeepers est qu’il recueille des données sur la qualité de l’eau toute l’année, y compris en hiver.

Traditionnellement, les données sur les eaux hivernales sont plus difficiles à collecter parce que l’échantillonnage hivernal nécessite un équipement spécial et des compétences telles que savoir comment être en sécurité sur la glace. Cependant, les données sur l’eau en hiver sont incroyablement importantes.

« Les données contribuent à notre compréhension des facteurs de stress sur les écosystèmes aquatiques, » explique Caleb Sinn, gestionnaire du programme de la ALMS. « Pour la partie hivernale du programme, il est spécifiquement conçu pour évaluer les répercussions du changement climatique et de la salinisation, l’état de l’habitat du poisson, la connectivité saisonnière de la dynamique des lacs, l’écologie des algues et la connectivité entre les lacs et les eaux souterraines. »

Suivant les mêmes protocoles que les 59 bénévoles de LakeKeeper, Mary aide Rick à recueillir avec soin les données relatives à l’eau dans le trou qu’ils ont foré. Ils prennent en note l’épaisseur de la glace et utilisent une sonde pour mesurer la température et l’oxygène dissous dans le lac. Ils recueillent ensuite quelques bouteilles d’échantillons d’eau et les placent dans une glacière. Plus tard dans la journée, les échantillons seront envoyés au laboratoire et analysés pour des paramètres comme le phosphore, l’azote, le phytoplancton, et les niveaux de salinisation.

Mary Kruk, de DataStream, apprend comment les bénévoles d’hiver de LakeKeeper recueillent des données sur la qualité de l’eau, en utilisant une sonde pour mesurer la température et l’oxygène dissous, et en collectant des échantillons d’eau en bouteille pour les analyser en laboratoire.

Les données que LakeKeepers recueille peuvent en dire long sur un lac. L’hiver est souvent une période de stress pour les poissons, les faibles niveaux d’oxygène pouvant entraîner la mort de certaines espèces de poissons. La surveillance de l’oxygène peut aider à comprendre les changements dans les populations de poissons d’une année à l’autre. De même, les niveaux de sel dans les lacs changent en hiver.

Les sels ne sont pas incorporés dans la glace lorsqu’elle se forme, ce qui peut entraîner des niveaux élevés de sel dans le lac. La mesure des changements dans le sel en hiver peut aider à surveiller des problèmes comme la pollution par le sel de voirie.

Tous ces renseignements peuvent être utiles aux communautés voisines des lacs de bien des façons. « Le programme peut aider à déterminer les lacs qui pourraient bénéficier d’activités de gestion et à repérer les lacs susceptibles d’accueillir des pêcheries viables » dit Caleb. Le maintien des pratiques de gestion à l’aide de données de haute qualité permettra de garantir la sécurité et la protection de l’eau potable et des activités de baignade et de pêche pour les années à venir.

Une fois que Mary et Rick ont terminé leur journée de collecte sur le lac, les données sont compilées et formatées pour être téléchargées sur la plateforme d’accès ouvert de Lake Winnipeg DataStream. DataStream garantit que les données durement acquises par LakeKeepers seront ouvertes et disponibles afin de maximiser leur impact. Toute personne, qu’il s’agisse de membres de la communauté locale, de scientifiques ou de représentants du gouvernement, peut facilement se rendre sur Lake Winnipeg DataStream et accéder aux données dans un format normalisé. Ils peuvent ensuite utiliser ces données pour éclairer les activités d’intendance, la recherche ou les politiques en matière d’eau douce au Canada.

« En offrant de l’équipement, de la formation et en donnant du pouvoir aux intendants, LakeKeepers s’est avéré un moyen rentable de faire participer les Albertains à la conservation, d’accéder à des plans d’eau éloignés et sous-échantillonnés, et de combler d’importantes lacunes en matière de données », dit Caleb. Des collaborations comme celle-ci entre le programme LakeKeepers de la ALMS et DataStream sont bénéfiques aux communautés de l’eau et amplifient le travail important des groupes de surveillance de l’eau.

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À propos de l’auteure
Jessie Reynolds

Jessie s’est jointe à The Gordon Foundation en 2022 en tant que coordinatrice des communications. Elle travaille avec les équipes de l’organisation pour développer et mettre en œuvre des stratégies de communication qui leur permettent de rejoindre des publics nouveaux et existants et de promouvoir le précieux travail de The Gordon Foundation.

Jessie a une formation en biologie et en écotoxicologie, avec une expérience de recherche sur la pollution des eaux douces. Elle est passionnée par l’utilisation des stratégies de communication pour rendre les informations scientifiques et politiques attrayantes et accessibles à divers publics.

Jessie a obtenu sa M. Sc. en biologie à l’université Queen’s et son B. Sc. H. en biologie et littérature anglaise à l’université Queen’s.

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