Les directives nationales recommandent moins de 0,026 µg/L de mercure dans l’eau pour la protection de la vie aquatique. La recommandation pour le méthylmercure est encore plus faible, à 0,004 µg/L.

Qu’est-ce que c’est?

Le mercure est un métal toxique et extrêmement persistant dans l’environnement. Le mercure est libéré naturellement par la météorisation des roches, les feux de forêt et l’activité volcanique. Cependant, l’activité humaine a contribué de manière considérable à la quantité de mercure présente dans l’environnement. Les centrales électriques au charbon, l’incinération des déchets, l’extraction des métaux et la fonte des métaux libèrent tous du mercure dans l’atmosphère.

Sous forme de vapeur, le mercure peut parcourir de longues distances dans l’air avant de se déposer sur la terre et dans l’eau. Le mercure dans l’atmosphère existe principalement sous forme de mercure élémentaire, l’une de ses formes les moins toxiques. Toutefois, il peut être converti en d’autres formes une fois déposé dans un environnement.

Pourquoi est-ce important?

Les bactéries convertissent le mercure en méthylmercure, une forme de mercure plus biodisponible et hautement toxique. Cela se produit souvent dans les eaux où l’oxygène est faible, comme au fond des lacs et dans les zones humides, ou lorsque les sols et autres matières organiques sont submergés (par exemple, dans les réservoirs de barrages hydroélectriques nouvellement créés).

Une fois que le méthylmercure est présent dans les plans d’eau, il est facilement absorbé par les petits organismes aquatiques et les poissons. Comme le méthylmercure ne se décompose pas dans ces organismes, il s’accumule dans leurs tissus au fil du temps, ce que l’on appelle la bioaccumulation.

Il est important de mesurer les concentrations de mercure dans les masses d’eau, les poissons et les tissus animaux afin de comprendre les risques potentiels pour la santé des animaux locaux et des personnes qui dépendent du poisson (en particulier les grands poissons prédateurs) pour une partie importante de leur alimentation.

Les concentrations de méthylmercure augmentent aussi progressivement en amont de la chaîne alimentaire dans un processus appelé bioamplification. Cela se produit lorsque de grands poissons prédateurs mangent des poissons plus petits qui contiennent du méthylmercure, et ensuite les oiseaux et les mammifères (y compris les humains) mangent à leur tour ces poissons plus grands.

Les effets toxiques du mercure visent principalement le système nerveux (cerveau et nerfs) des humains et des animaux.

Comment est-il mesuré?

Les échantillons contenant du mercure et du méthylmercure sont recueillis sur le terrain dans des bouteilles en verre ou en plastique à revêtement spécial, qui sont ensuite envoyées à un laboratoire pour analyse. Des procédures spécifiques sont utilisées lors de la collecte de l’échantillon pour éviter la contamination, qui peut facilement se produire.

Un échantillon blanc de terrain est également souvent prélevé lors des campagnes d'échantillonnage. Le blanc de terrain consiste en une bouteille remplie d’eau distillée propre qui passera par toutes les étapes comme les autres échantillons mais ne sera pas utilisée pour prélever un échantillon réel. L’analyse de cet échantillon blanc aide le laboratoire à déterminer si la contamination au mercure était présente en dehors des échantillons d’eau prélevés.

Les concentrations de mercure et de méthylmercure sont souvent indiquées en très petites unités, comme les nanogrammes par litre (ng/L).